Le Tour de France est l’un des événements sportifs les plus populaires au monde, mais une part de sa légende reste pourtant inconnue du grand public. Savez-vous pourquoi le fameux Maillot Jaune est-il de cette couleur ? Et pourquoi des pois rouges pour le meilleur grimpeur ? Découvrez les histoires croustillantes des maillots distinctifs de la Grande Boucle.
L’histoire du Tour de France est parsemée de légendes façonnées par plus de 100 ans d’existence. Des forçats de la route des tous débuts aux premiers casques profilés pour les contre-la-montre, de la première ascension du Ventoux en 1951 aux départs en Angleterre de ces dernières années.
La Grande Boucle a beaucoup évolué depuis ses débuts. Si le cyclisme a beaucoup changé depuis un siècle, il y a bien une chose qui résiste au temps : les maillots distinctifs. Témoins d’une époque qui a disparu depuis longtemps, ces précieuses tuniques adulées par les milliers de spectateurs qui se pressent chaque été sur le bord des routes du Tour ont toute une histoire derrière leur couleur. Maillot Jaune, Maillot à pois, Maillot Vert : découvrez leurs origines !
Le Maillot Jaune, couleur papier
Beaucoup de gens l’ignorent, mais le célèbre Maillot Jaune qui rapporte beaucoup d’argent à ses détenteursn’a pas toujours existé. Aux prémices de la Grande Boucle, les Maurice Guarin, Lucien Petit-Breton et autre Octave Lapize n’ont pas encore la chance de
courir, encouragés par une nuée de fans. C’est l’époque des galères, des étapes interminables, lors desquelles personne n’est capable de repérer le leader du Tour. Lorsque la popularité gagne la course, son célèbre patron, le journaliste Henri Desgranges, décide qu’il faut désormais que le premier du classement général porte un maillot distinctif pour pouvoir être acclamé sur le bord des routes. Le 17 juillet 1919, au matin de la 10e étape, le Français Eugène Christophe devient le premier porteur du Maillot Jaune. Pourquoi jaune
? En hommage à la couleur jaunâtre du papier sur lequel est imprimé le journal L’Auto, dirigé par Desgranges et à l’origine de la création du Tour et qui deviendra L’Équipe en 1946.
Le Maillot vert a déjà été rouge
Le second maillot distinctif du Tour apparaît en 1953, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’épreuve. Dans un contexte d’après-guerre où des champions aujourd’hui considérés parmi les plus grands coureurs de l’histoire tels que Fausto Coppi ou Louison Bobet, qui est décédé de manière inattendue, font la loi, le classement par points voit le jour. Souvent assimilé au classement du meilleur sprinter, il récompense surtout le coureur le plus régulier, celui qui arrive régulièrement dans les 5 premiers d’une étape. La tunique arborée par le leader de ce classement prend les couleurs de son sponsor, La Belle Jardinière, une chaîne de magasins parisiens de confection. Le maillot est resté vert jusqu’à aujourd’hui, à l’exception du Tour 1968, au cours duquel le leader du classement par point est vêtu de rouge, aux couleurs de son nouveau sponsor, les sodas SIC.
Les pois du grimpeur en hommage
La dernière tunique célèbre qui fait le bonheur des spectateurs du Tour est certainement la préférée des Français, et le charme du Maillot blanc à pois rouge est toujours intact après presque 40 ans d’existence. Apparu en même temps que le classement du meilleur grimpeur, ces gros pois rouges invoquent forcément le panache et une certaine forme de cyclisme regrettée par les fans de ce sport. Ils récompensent donc le coureur qui est passé le plus de fois en tête des plus grands cols, mais surtout le courage des baroudeurs et des cyclistes qui osent attaquer.
Oui, mais… Le premier sponsor de ce maillot, les Chocolats Poulain, ne suffit pas à expliquer ces curieux motifs.
Selon la légende, le directeur du Tour de cette époque, Felix Lévitan, a voulu rendre hommage à son idole de jeunesse, un certain Henri Lemoine, qui courait avec un maillot à pois rouges. Un maillot qui a inspiré des grimpeurs tels que Richard Virenque, Frederico Bahamontes ou Lucien Van Impe, mais aussi des baroudeurs comme Laurent Jalabert et Thomas Voeckler.